Patrice Caminade n'est quant à lui pas du tout passionné d'astronomie. Il se contente de regarder les étoiles, allongé sur l'humus frais d'un crépuscule d'été, en songeant tour à tour aux joies de la vie, aux chiendents qui lui chatouillent les aisselles, à ces visionnaires qui ont brûlé vifs pour avoir eu l'outrecuidance d'avoir pu envisager que la Terre fut sphérique, et aux acéphales notoires qui, au prétexte perfide de la libre pensée, réfutent les notions fondamentales de l'univers qui font consensus depuis que l'homme a tué Dieu.
Comédien et rôliste depuis 25 de nos périodes de révolution sidérale de la Terre dans le Système solaire, élève du conservatoire de Bordeaux, puis metteur en scène et professeur de théâtre, il cultive une affection toute particulière pour le huis-clos, les ouvrages essentiels et intimes qui analysent de façon acérée notre société et nos égarements. Avec absurdité ou dystopie, extravagance ou insanité, ironie ou malice, Patrice se plait à chahuter nos certitudes et cultive une forme de paradoxe nécessaire à l'esprit critique en se faisant de temps en temps l'avocat du diable.
Mettre en scène le spectacle de Stéphane, depuis le temps qu'ils en parlaient, passait pour évidence. Un coup de pied dans la fourmilière de la bien-pensance, une transposition de nos propres doutes dans un texte abouti qui serpente entre le drôle, le grave, l'ironique et le ludique, une réflexion sur notre crédulité et la place du rêve. Banco !